Numérique pour l’éducation et les solidarités

Avec son plan numérique scolaire, Clamart remet l’enfant au centre du débat

Echange avec Gauthier Afchain, Directeur général adjoint en charge des services à la population de Clamart, à propos de l’ambitieux plan numérique pour l’éducation initié par la ville en 2021 et déployé avec le concours de Seine-et-Yvelines Numérique.

 

Pouvez-vous nous rappeler l’ambition de ce plan pluriannuel et sa genèse ?

Gauthier Afchain. L’histoire de ce plan est emblématique de l’époque charnière que nous vivons. A l’origine, il ne figurait pas au programme municipal, mais le premier confinement est venu bouleverser la donne, lorsque nous nous sommes trouvés démunis pour assurer la continuité pédagogique. D’où l’idée d’aborder le numérique éducatif par l’usage et non plus par l’outil, comme c’était le cas avant. A partir de là, nous avons travaillé en remettant l’enfant et la pédagogie au centre du débat, mais aussi en nous interrogeant sur la place du numérique dans l’éducation. Et force est de constater que les enfants ont besoin d’être accompagnés en la matière, car quoi qu’il advienne le numérique fera partie de leur vie : autant leur donner les clés pour en tirer le meilleur parti et se prévenir du pire, afin de faire d’eux des citoyens éclairés et avertis.

 

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

G.A. Pour rappel, ce plan numérique vise à doter l’ensemble des écoliers, enseignants et agents du périscolaire clamartois d’une tablette équipée de logiciels pédagogiques, tout en fournissant aux douze écoles de la commune de nouvelles ressources pédagogiques numériques. Cela représente un investissement de 5 millions d’euros entre 2021 et 2026. A terme, près de 4 000 cartables numériques seront déployés, mais aussi un ordinateur par classe avec son vidéoprojecteur interactif (VPI), sans oublier le raccordement wifi de toutes les écoles. Concrètement, nous avons démarré par les CP et les CE1 : ainsi, tout élève entrant à l’école élémentaire reçoit aujourd’hui sa tablette et la gardera jusqu’au CM2.

 

Quels défis avez-vous relevés ?

G.A. Il y a d’abord eu un défi en termes de déploiement : en moins de six mois, avec le concours de Seine-et-Yvelines Numérique, toutes les écoles ont été reliées à la fibre pour accueillir le wifi et nous avons déployé les premières tablettes, soit 1 300 la première année, tandis que 140 ordinateurs et VPI étaient installés dans les classes élémentaires de la commune. A cela s’ajoute le nécessaire accompagnement des utilisateurs, enseignants et familles, tous n’étant pas égaux face au numérique. Au niveau du pilotage de ce chantier, le fait de faire appel à un opérateur extérieur a aussi constitué un changement majeur pour les services municipaux. Mais au final, tout le monde s’accorde à dire que la démarche a fait monter plusieurs marches à la fois à l’ensemble des Clamartois : les élèves et leurs familles, les enseignants qui aujourd’hui s’approprient comme jamais les outils numériques, enfin les élus, ces nouveaux usages nourrissant leur réflexion pour l’avenir.

 

Quelle est la valeur ajoutée de Seine-et-Yvelines Numérique sur ce projet ?

G.A. Pour une collectivité comme Clamart, Seine-et-Yvelines Numérique apporte d’abord une précieuse expertise métier en matière de pédagogie : bien au-delà de la dimension technique du numérique (qu’il maîtrise aussi), l’opérateur possède une solide connaissance des attentes de l’Education nationale avec laquelle il entretient un dialogue ouvert et constructif.

Un autre bénéfice à passer par Seine-et-Yvelines Numérique réside dans sa force de frappe et sa capacité de mutualisation des ressources : ainsi, un même technicien peut intervenir à temps partagé sur des établissements à Clamart et dans les communes voisines. Sans oublier la centrale d’achat du syndicat, grâce à laquelle nous avons accès à des tarifs préférentiels.

Enfin, je veux saluer ici l’ingénierie de projet telle qu’elle est proposée par le syndicat, et qui constitue un précieux atout pour déployer un plan tel que le nôtre sans fausse note. On est accompagné, guidé, challengé par des experts. C’est une réelle plus-value pour nous ! Seine-et-Yvelines Numérique nous aide à animer le projet grâce à des actions ponctuelles ou régulières, tout en nous ouvrant de nouvelles fenêtres qui sont dans le prolongement naturel de notre plan, comme la création de tiers-lieux ou de micro-folies.

 

Quels sont vos prochains objectifs ?

G. A. Nous réfléchissons notamment aux moyens de favoriser l’appropriation des nouvelles technologies par les enfants et les familles, avec un travail autour de la parentalité numérique. Un autre sujet phare de nos réflexions est la prévention du cyberharcèlement : comment éveiller les plus jeunes à cet enjeu, les préparer à entrer sereinement dans la cour des grands quand ils arriveront au collège ? En tant que collectivité locale, nous considérons avoir un rôle clé à jouer pour amorcer ce travail de sensibilisation. Et nous y travaillons en lien avec notre partenaire Seine-et-Yvelines Numérique.